La Principauté de Seborga [Micronations]

Drapeau de Seborga

Le drapeau de la Principauté de Seborga

 

Cet été la rédaction de PlumesDeCaille.Info a décidé de vous faire voyager hors des frontières de Tostaquie.
D’où l’idée d’écrire une série d’articles sur les micro nations de par le monde, qui ont comme la Tostaquie conquis leur indépendance face à des voisins puissants sans toutefois acquérir une large notoriété.
Après la Principauté de Hutt River, nous nous intéressons aujourd’hui à Seborga, une petite Principauté située à la frontière Franco-Italienne.

Depuis près de cinquante ans, Seborga rêve de son indépendance.
Si l’on en croit les partisans de l’indépendance, l’histoire de ce petit village, d’environ 350 habitants perché à la frontière franco-italienne est celle d’un principauté vieille de plus de mille ans, dont la langue officielle est le français.
Cédé en 954 par le comte de Vintimille aux abbés de Lérins, le fief de Seborga, de sept fois la taille de Monaco, devient un principauté ecclésiastique qui va durer pendant huit cents ans.

La règle monastique cistercienne prévoit l’élection d’un Abbé, qui dans le cas particulier de Seborga prend également le titre de Prince.
Ce qui permet aux Seborgais d’affirmer qu’aux yeux des historiens Seborga serait donc la plus ancienne monarchie constitutionnelle du monde.

  Acompter de 1630, la principauté dispose de sa propre monnaie, et se dote de son propre hôtel des monnaies à compter de 1666.
Puis, en janvier 1729, l’abbé Biancheri vend la principauté à Victor-Amédée II de Sardaigne.
Mais ce dernier omet d’en acquitter le prix de sorte que Seborga refuse de reconnaître la vente.
Ceci explique que Giuseppe Antonio Biancheri, devenu Prince de Seborga le 16 novembre 1710 conserve le titre jusqu’à son décès le 4 novembre 1746.

Par la suite, c’est en tant que protectorat de la maison de Savoie que Seborga continue son histoire.
En 1945, la Principauté est confisquée par l’Italie comme tous les biens des Savoie.
Mais il en faudrait plus qu’une annexion par l’Italie pour éteindre la soif d’indépendance des habitants.

Dès les années 1950, certains d’entre eux revendiquent l’indépendance par rapport à la République italienne au motif que l’annexion par le royaume de Sardaigne, puis par l’Italie seraient illégales.
En 1963 le fleuriste du village, Giorgio Carbone, se déclare « prince Giorgio Ier de Seborga » et refonde les institutions de la principauté sous la devise : « Sub umbra Sedi ».
Un plébiscite organisé au sein de la population du village, qui approuve sa proclamation par 304 voix contre 4.
Désormais une guérite marque la frontière à l’entrée du village tandis que les maisons arborent le drapeau aux bandes blanches et bleues, en référence aux Templiers fondateurs.

L‘indépendance de Seborga est purement et simplement ignorée par l’Italie de sorte que coexistent deux systèmes de gouvernement au sein de la principauté.
D’un coté, le maire, élu à la proportionnelle avec système majoritaire dirige le conseil municipal dirigé par le Maire et représente légalement administration et le pouvoir exécutif de la République Italienne.
De l’autre, le Prince, élu par les Seborgais comme de coutume depuis le IX° siècle règne « sur la spiritualité » des Seborgais et veille sur les traditions durant son mandat de sept ans et dispose de neuf ministres formant le Conseil de la Couronne et d’un Conseil des Prieurs.

En pratique, la frontière entre les autorités spirituelle et temporelle est parfois mince, comme lors des élections municipales de 2001 à l’occasion desquelles la liste « Unité pour Seborga » est élue avec le soutien du « Prince Giorgio Ier ».
Ce dernier est réélu Prince en 1995 par les Seborgais qui adoptent le 23 Avril 1995 la Constitution de la Principauté.

Pièce Sebroga

Pièce de 15 centimes de luigino frappée en 1996 et représentant le prince de Seborga

Entre 1994 et 1996, les Seborgais font frapper leur propre monnaie : le Liguino ; indexée sur le dollar.
La constitution de la principauté prévoit que « les impôts sur les sociétés ne doivent pas dépasser 10% », de sorte que les Seborgais se plaisent à espérer devenir un jour la porte d’entrée rêvée des Etats-Unis au sein de l’Europe.
Le gouvernement Italien, beau joueur, laisse encore aujourd’hui la Poste locale tamponner le courrier de la flamme de la Principauté.

Giorgio Ier conserve son titre jusqu’à son décès le 25 Novembre 2009 à l’âge de 73 ans.
La régence de le Principauté est assurée par Alberto Romano jusqu’à l’élection de Marcello Menegatto, un promoteur immobilier, qui est intronisé le 25 avril 2010 sous le nom de règne de Marcello Ier.

Le Prince régnant, que l’on dit milliardaire, lutte activement pour l’indépendance, développe l’économie de la principauté et fait construire un golf, un hôtel de luxe avec piste pour Hélicoptère et des galeries d’art.

Des gardes en uniforme, payés par le Prince, ont pris l’habitude de poser pour les touristes sur la place des Patriotes.
La principauté, qui a par le passé intenté plusieurs procès à l’Italie, multiplie les actions en justice dans l’espoir d’obtenir sa pleine indépendance.

Bibliographie :

  1. http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/02/12/la-principaute-qui-defie-l-italie
  2. http://principalityofseborga.org/Seborga_fr.html
  3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Principaut%C3%A9_de_Seborga#cite_note-DL_13.2F02.2F2011-2
  4. http://seborgatimes.blogspot.fr/2010/05/seborga-will-crown-his-new-elected.html
  5. http://casado.net/seborga/history/indexFR.html

 

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