La france regrette son premier ministre

La rédaction de plumesdecaille.info a décidé de s’intéresser à des métiers anciens, tombés en désuétude et en passe d’être oubliés.

Et l’on ne pouvait rêver mieux pour ouvrir cette série d’articles que de parler du métier de Premier Ministre, un métier qui n’a pas d’équivalent dans la monarchie constitutionnelle qu’est la Principauté de Tostaquie.

Ce métier, qui existait en France jusqu’en 2007, jusqu’à sa suppression par l’ancien Président Nicolas Sarkozy était alors réglementé par l’article 21 de la constitution de 1958.

Selon ce texte, le métier de Premier Ministre était défini de la manière suivante :

Le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l’article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.

Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. (…)

 

 Villepin témoigne avec émotion

Dominique de Villepin, qui est le dernier à avoir exercé en France le métier de Premier Ministre a accepté de nous livrer un témoignage afin que les plus jeunes de nos lecteurs puissent se faire une idée de ce métier ancien, issu d’un temps qu’ils ne peuvent pas connaître.

Les plus âgés reconnaîtront sa modestie et son sens habituel de la discrétion :

« Il n’y a que poussé dans ses retranchements, poussé au-delà de toutes les ressources de son imagination et de son intelligence que le Premier Ministre finit par donner le meilleur de lui-même. »

« C’est ce qui est si difficile dans un travail d’équipe comme le travail ministériel, c’est que ce n’est pas le Premier Ministre  en haut puis les autres en bas : c’est tous ensemble avec le même objectif.

Mais le Premier Ministre a comme objectif d’entraîner. Et pour entraîner, il faut stimuler. Il faut faire rire, il faut parfois être gargantuesque, rabelaisien… »

« Il faut faire en sorte que des individus, qui ne sont pas préparés à ça, acceptent de consacrer 20 heures de leur vie par jour pendant 2 ans, 3 ans, 4 ans, au service de l’intérêt général.

Ils le font par affection pour quelqu’un qu’ils estiment, et surtout qu’ils ne comprennent pas, qui échappe à toute rationalité.

Et un bon Premier ministre, c’est celui qui échappe à toutes les cases, à toutes les lois. »

Ce témoignage, humble et éclairant, donne incontestablement une idée précise de ce que pouvait être l’exercice de ce métier exigeant à l’époque ou Dominique de Villepin était encore en activité.

Un métier qui créait du lien social

Et force est de constater que les français sont particulièrement nostalgiques du métier de Premier Ministre , un métier qui comme le Maréchal-Ferrand ou le rempailleur de chaise créait alors du lien social.

Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler combien d’entre eux avaient tenu à manifester son attachement à M. de Villepin lors de l’épisode du CPE.

Depuis cette époque, les Français cherchent en vain à qui exprimer leurs sentiments, quitte à adresser « un casse toi pauvre con » certes un peu fruste directement au Président de la République au temps de Nicolas Sarkozy.

Mais à présent, même cette possibilité leur est refusée, de sorte qu’ils sont désormais contraints d’adresser leurs protestations directement au Ministre de l’intérieur, qui est actuellement le premier personnage de l’État depuis la suppression en 2012 de la fonction de Président de la République par François Hollande.

C’est d’ailleurs le métier de Président de la République qui sera le sujet du prochain article de notre série consacrée aux métiers dont l’exercice est tombé en désuétude

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