La religion Coturniste, qui est pratiquée par l’ensemble de la population Tostaque, professe que la viande de Caille est la plus savoureuse.
Mais, dans le même temps, la religion Coturniste interdit la consommation de cette viande.
L’interdiction de la consommation de viande de Caille est un interdit fondamental de la société Tostaque dont la portée a été douloureusement rappelée à tous le 13 Janvier 2013 lors de la mort tragique d’une Caille au Nord Loué.
Cet interdit religieux est si profondément ancré dans notre société que l’on en oublierait presque qu’il est l’objet d’un controverse extrêmement ancienne au sein du clergé Tostaque.
Cette controverse peut être résumée de la manière suivante :
- L’interdit porte-il sur l’ensemble des atteintes au corps de la Caille qui sont nécessaires afin de consommer sa viande ?
- Ou au contraire, le fait de ne pas consommer de viande de Caille n’est il qu’un sacrifice fait par le croyant en signe de dévotion ?
Jusqu’ici ces interrogations divisaient les théologiens et les caféologiens sans avoir d’influence concrète dans le quotidien des Coturnistes.
En effet, le fait de porter atteinte à la vie de la Caille est l’un des crimes les plus graves en Tostaquie.
De même, le simple prélèvement chirurgical d’une partie de la Caille aux fins de la consommer est un acte de barbarie très gravement puni par la loi, ce qui rend impossible toute consommation légale de viande de Caille dans notre pays.
La révélation à la presse d’un steak cultivé en laboratoire vient toutefois bousculer nos certitudes et remettre ces interrogations sur le devant de la scène.
Ce steak hors normes pèse 142 grammes mais coûte 250.000 livres (290.000 euros). Cher car constitué d’un assemblage de 20.000 filaments musculaires de 100 mg, chacun demandant jusqu’à trois mois pour grandir. La viande est fabriquée à partir de cellules souches de muscles prélevées dans le cou d’un bovin. Ces cellules sont ensuite démultipliées, grâce notamment à la stimulation électrique.
Cette viande qui selon ses créateurs pourrait être commercialisée d’ici quinze à vingt ans pourrait résoudre une partie des graves problèmes environnementaux posés par la consommation massive de viande sur la planète.
C’est pourquoi il ne fait aucun doute que des scientifiques étrangers voudront dans les prochaines années appliquer ce processus à la Caille, ne serait-ce que parce que sa viande est la plus savoureuse. (on ne le répétera jamais assez)
On craint donc de voir arriver un jour sur le marché des « steaks de Caille » cultivés en laboratoire sans qu’une Caille n’ait été tuée afin de les produire.
Dans ces conditions, la question de la licéité de l’exploitation des cellules souches prélevées sur des Cailles se pose impérieusement.
Le Grand Prêtre Huynh s’est d’ores déjà emparé du sujet et promet d’apporter aux Coturnistes une réponse claire dans les tous prochains mois.