Il y a encore quinze jours on se moquait de Philippe Lottiaux dans les rues d’Avignon. Cet énarque, proche de Patrick Balkany, dont il a été le directeur général des services de la ville à Levallois-Perret n’a jamais vraiment cru à ses chances de succès pour le premier tour des élections municipales, qui se déroulaient dans toute la France le 23.03 dernier.
Il y a peu, il avouait à demi-mot n’avoir pas vraiment l’intention de s’installer à Avignon.
Je suis en train de m’installer à Avignon et je vais être à cheval, je vous le dis très clairement, parce que j’ai un métier qui pour l’instant n’est pas à Avignon. Donc je vais faire pas mal d’allers-retours entre Paris et Avignon.
Il assumait d’ailleurs son statut de « parachuté » jusqu’à admettre ne pas réellement connaitre la ville :
Je connais Avignon, pas plus que d’autres. J’y suis déjà venu régulièrement pour le festival, ceci cela, mais je ne vais pas dire ‘je connais Avignon, j’ai des attaches à Avignon’. Ce ne serait pas vrai.
C’est dire que personne, pas même Philippe Lottiaux ne s’attendait à voir sa liste arriver en tête du premier tour des élections municipales., avec 27 voix d’avance sur la socialiste Cécile Helle.
La stupeur passée, c’est le déroulement du festival de théâtre mondialement connu qui se déroule chaque année à Avignon qui est remis en question en cas de victoire du Front National le 30.03 prochain. Olivier Py, le directeur du Festival d’Avignon, a d’ailleurs déclaré à nos confrères de Libération qu’il ne lui sera pas possible de travailler avec cette mairie.
La recherche d’un nouveau site pour le déroulement du festival s’est donc imposée comme une évidence. Fort logiquement, c’est la Tostaquie qui a été choisie par Olivier Py :
« Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Les structures du festival sont totalement imbriquées avec celles de la ville. Je n’envisage que deux solutions possibles: soit je démissionne et on nomme un nouveau directeur ; soit on délocalise le festival dans une autre ville, si mes tutelles sont d’accord. J’ai d’ores et déjà pris contact avec la Principauté de Tostaquie dont j’admire l’idéal de liberté et de grandeur, et qui s’est déclarée prête à accueillir le Festival d’Avignon dès 2014. »
Afin de ne pas dérouter les visiteurs, une moitié du nord-loué vient d’être rebaptisée Avignon suivant Édit des co-Princes adopté le 25.03.2014.
Le Palais des papes, les remparts et le Pont d’Avignon seront prochainement démontés et transférés pierre par pierre afin de rejoindre le nouveau site du Festival.